Au-delà
Rituels pour un nouveau monde
Exposition du 15 févr. au 07 mai 2023
Il y a 1 an et 7 mois
Alors que la Terre apparaît de plus en plus étrangère et hostile, que les êtres semblent détachés de la magie et du pouvoir du monde, le désir de réinventer des rituels et des langages peut être considéré comme une contre-culture en réaction à la dégradation du vivant et de la vie. Le sujet du rituel – de ce qui nous fait chanter, pleurer ou danser – raconte une part d’histoire de notre humanité et dessine aussi celle que nous espérons inventer.
Se déployant comme un parcours chorégraphié, à travers des œuvres nouvelles et d’autres rarement exposées, historiques, modernes et contemporaines, issues des domaines de l'art, de la musique, des arts textiles et du théâtre, cette exposition nous emmène dans un monde en constante transformation. Elle nous entraîne "au-delà", plus profondément en nous-mêmes et dans les strates du temps, afin de renforcer notre présence.
→ Alicia Adamerovich · Korakrit Arunanondchai & Alex Gvojic · Ivana Bašić · Hildegard von Bingen · Bianca Bondi · Romeo Castellucci · Matthew Angelo Harrison · Eva Hesse · Janina Kraupe-Świderska · Wifredo Lam · Michèle Lamy · Tau Lewis · Kat Lyons · Kali Malone · Ana Mendieta · Christelle Oyiri · Tobias Spichtig · TARWUK · Jeanne Vicerial · Anna Zemánková. Ainsi que des idoles cycladiques et une stèle punique.
Curatrice : Agnes Gryczkowska
● Chapitre 1 ●
Au-delà se déploie sur les trois niveaux de Lafayette Anticipations. Alors que la cour est occupée par la nouvelle sculpture totémique de Michèle Lamy, nous sommes entraînés dès le premier étage dans un état proche de la transe grâce à la musique de Kali Malone et découvrons des rituels ancestraux et contemporains : chez Bianca Bondi, Ana Mendieta, Wifredo Lam et Hildegard von Bingen ces rites évoquent des éléments liés à l'occulte, à l'alchimie, à la divination, à la fertilité de la Terre. Ces œuvres nous emmènent à travers les strates du temps et dans des mondes parallèles : un univers de métamorphoses infinies qu’on retrouve chez Tau Lewis ou avec les idoles cycladiques. Elles provoquent une réflexion sur les rituels et leur potentiel de transformation des êtres, sur la possibilité de restaurer des histoires oubliées et sur la poétique de la spiritualité comme chez Christelle Oyiri ou Matthew Angelo Harrison. On y rencontre également des artistes qui ont trouvé dans l’art un lieu de guérison à travers la mise en place de processus rituels comme TARWUK, Jeanne Vicerial, Anna Zemánková et Janina Kraupe-Świderska : le début d'un voyage vers le renouveau.
● Chapitre 2 ●
Ce chapitre de l'exposition s’intéresse au caractère cyclique de toute existence, à ses métamorphoses, notamment au travers des grands moments de la vie que constituent la naissance et la mort. Dans certaines sociétés anciennes, notamment puniques ou égyptiennes, la mort n'était pas considérée comme une fin, mais comme un nouveau départ et le début d’une autre expérience, un rite de passage. On rencontre à cet étage des œuvres évoquant les transitions entre le terrestre et le céleste, le matériel et le spirituel, que les pratiques rituelles permettent d'explorer.
Le voyage nous emmène à travers les œuvres d'Ivana Bašić, Kat Lyons, Eva Hesse et une stèle sacrificielle punique, qui évoquent les thèmes de la disparition et de la régénération.
Enfin, Tobias Spichtig et Romeo Castellucci convoquent l'absurdité de l'existence et nous entraînent dans un univers rempli de forces de vie et de mort, de vide et de chaos, de folie libératrice et de devenirs multiples.
● Chapitre 3 ●
Ce troisième et dernier chapitre de l'exposition est la conclusion de ce voyage rituel, une ode aux métamorphoses, à la renaissance, une célébration des relations entre le terrestre, le divin et le sublime.
Il débute avec la vidéo de Korakrit Arunanondchai et Alex Gvojic qui nous emmène à la rencontre d'âmes ancestrales. Cette œuvre, qui nous invite à "participer à la création de ce monde en nous dé-créant", raconte les transformations d'esprits et de corps rejoignant l'univers. Le public est ensuite accueilli par les peintures d'Alicia Adamerovich, dont les esprits représentés évoquent et associent les profondeurs du sol à celles de l'inconscient, créant des paysages et des formes qui suggèrent un chemin vers un au-delà.
Le voyage s'achève comme il a commencé, avec la composition sonore de Kali Malone qui emplit l'espace. La partition, une grille de chiffres, est lentement décodée, unissant les musiciens dans des moments clés suggérant une harmonie collective du monde et une méditation sur la création de résonances - non seulement sonores, mais aussi rituelles, communautaires et symboliques.
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En partenariat avec Libération, M Le Magazine du Monde, TRAX, Time Out et New York Times