Two Days After Forever
Christodoulos Panayiotou
Né·e en 1978 à Limassol (Chypre), vit et travaille à Paris & Limassol (France & Chypre).
Date :
2015
Technique :
Exposition
Two Days After Forever est une exposition qui adopte différents modes — elle endort, éveille et incarne différentes temporalités. Le projet en tant que tel se manifeste comme une anthropologie du mouvement au sein du pavillon, où les histoires d’illusion et de désenchantement, de dramaturgie et de ballet romantique sont revisitées. Ces thèmes sont explicités par des performances continues mêlant biographie et imaginaire historique. Deux performances, The Parting Discourse et Levant U-Turn ont lieu durant les jours d’ouverture de la Biennale 2015. La première se tient entre la scène du Teatro Goldoni et le Pavillon chypriote le 6 mai, tandis que la seconde voit ses participants plonger dans la mer Méditerranée le 8 mai. Ces performances sont les premières d’une série d’activations.
Two Days After Forever prend pour point de départ l'invention de l'archéologie et son instrumentalisation dans l'élaboration du récit principal de l’Histoire. C’est une proposition discursive qui considère une cartographie ouverte pour l'art et son territoire. L'exposition examine comment la structure formelle de l’antiquité peut être fondamentalement interrogée, permettant l’émergence de nouveaux espaces d’imagination.
En adoptant une diversité de stratégies, Panayiotou se demande comment la tradition se forme et la paternité et l'authenticité sont gouvernées. Par un acte de mise en scène minutieux, l’artiste critique la structure hyperbolique et ambitieuse de la modernité et sa notion incohérente de progrès. Adoptant une approche multidisciplinaire et revenant aux idées au coeur de ses recherches, le travail de Panayiotou se manifeste sous plusieurs formes : architecture - de mouvement et d'immobilité - et texte - à la fois révélé et caché. Ce ne sont pas des propositions définitives, mais des topographies ouvertes qui cherchent à remettre en question la relation de l’individu avec l’acte fluctuant de faire l'histoire.
Mémoire et commémoration, fragmentation historique et achèvement sont à leur tour explorés. Panayiotou considère le potentiel de transformation de l'homme en relation avec l'objet raréfié, et critique le rôle du readymade dans la pratique contemporaine par des actes de création et de destruction. Les structures de l’économie sont ainsi explorées, les matériaux sont activés et leur valeur symbolique est mise en doute.
Curateur de l'exposition : Oma Kholeif