Surface Horizon
Marguerite Humeau
Né·e en 1986, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).
Située au plus haut du bâtiment de Lafayette Anticipations, la dernière salle présente un éventail des formes que pourraient prendre les mondes à venir. Les dessins des artistes témoignent de l’étendue des potentiels et tracent les pistes d’autres odyssées. Ce chapitre rassemble toutes les forces qui ont nourri et viennent nourrir cette exposition : des étapes de conception et de création jusqu’à l’expérience collective de ce parcours par les visiteur·euse·s.
La proposition de Jean-Marie Appriou et de Marguerite Humeau pour Surface Horizon est un dialogue entre deux imaginaires, un récit de science-fiction dans lequel on assiste à l’hybridation des êtres humains et non-humains. Cette expérience se trouve elle-même au croisement des multiples facettes du monde extérieur et des infinis potentiels intérieurs de chacun. Les œuvres réunies ici constituent une ouverture qui célèbre la puissance de l’imagination. Elles nous convient à inventer de nouveaux mythes et rythmes, de nouvelles émotions et collaborations avec le vivant. Le parcours s’achève en s’inspirant de la couche de surface horizon, cet espace où les êtres disparus côtoient les êtres à naître, un lieu qui porte en lui des mondes prêts à éclore.
Carnet de production
Les plantes, sculptures naturelles
L’idée était de regarder des plantes comme des sculptures en soi, qui représentent soit littéralement des parties du corps humain, soit de manière plus indirecte des parties de nos êtres.
Marguerite Humeau
La théorie des signatures
Dans ce projet, l’idée était d’utiliser principalement des plantes, et en tant que sculptrice, j’étais intéressée par leur forme, leur dynamique, leurs couleurs, leur esthétique et ce qu’elles évoquent.
Marguerite Humeau
La communication végétale
[Je m'intéresse aussi] à la puissance de la communication entre les végétaux qui s’alertent mutuellement sur des dangers imminents. Certains humains semblent avoir développé les mêmes types de relations et de présence au monde. Pourrait-on encourager chez l’humain des formes de sensibilité développées par les plantes ? Des connexions invisibles et intangibles qui créeraient des faisceaux de solidarité et d’empathie ?
Marguerite Humeau
Les plantes indicatrices
Certaines plantes qu’on appelle « mauvaises herbes » nous révèlent avec une extrême précision ce que la terre contient et le moment où elle s’épuise. [...] En termes de sculpture, je les associe à de grands sages qui nous raconteraient leurs visions.
Marguerite Humeau
Le surface horizon
[Le titre de l'exposition] est à la fois scientifique et poétique. J’ai découvert le surface horizon en étudiant les sols. J’ai spéculé avec l’aide de différents experts sur l’endroit où les êtres invisibles et en marge, nos fantômes, pourraient habiter aujourd’hui. Où naissent-ils ? Où meurent-ils ? La première couche du sol est l’horizon organique, celle que l’on voit quand on se promène dans la nature. C’est là que se déposent les êtres qui meurent. Le surface horizon se trouve juste sous cette couche. C’est l’endroit où les morts se transforment en vivants. L’idée d’un surface horizon génère des potentiels infinis.
Marguerite Humeau
Les mauvaises herbes
Tout a commencé l’an dernier. [...] Pendant le confinement, j’ai eu l’impression qu’on nous avait enlevé le temps, et surtout le futur puisqu’il devenait impossible de se projeter. Je me suis donc demandé si les êtres auxquels j’avais envie de m’adresser, ceux que je voulais ressusciter, faire revivre et rendre visibles, étaient peut-être finalement ceux qui se trouvent sous nos pieds. Des êtres qui se sont éteints, comme certaines mauvaises herbes qu’on pousse dans les marges, ou qui ont disparu de nos paysages mentaux.
Marguerite Humeau
L'imaginaire de Marguerite Humeau
De multiples sources d'inspiration ont nourri le projet de Marguerite Humeau. A la croisée de la botanique, de la médecine, de la biologie et de l'art, ce sont quelques pistes de réflexion à découvrir ici pas à pas.
Marguerite Humeau s'est entourée de spécialistes de différents domaines (botanistes, cueilleur·euse·s et guérisseur·euse·s). Ces rencontres se sont enrichies de lectures dont voici les références :
- Pierre Lieutaghi, Le Livre des bonnes herbes, Arles, Actes Sud, 1996.
- Danièle Ball-Simon, Piotr Daszkiewicz, L’héritage oublié des signes de la nature. La loi des signatures, Paris, Les Deux Océans, 1999.
- Gilles Clément, Eloge des Vagabondes, Paris, Nil Editions, 2002.
- Julia Graves, The Language of Plants: A Guide to the Doctrine of Signatures, Hudson, SteinerBooks, 2012.
- George Oxley, La Fleur au fusil. Nutrition, santé, climat : la science des plantes sauvages pour sauver l'homme, Paris, Alternatives, 2016.