Ama (Digitata), Ama (Laminaria), Ama (Hyperborea), Ama (Tali), Ama (Pioka)

Jean-Marie Appriou

Né·e en 1986 à Brest (France), vit et travaille à Paris (France).

Date : 2021

Technique : Argile, cire, verre

Courtesy : Courtesy de l’artiste, Galerie Eva Presenhuber, Zurich/New York et C L E A R I N G New York/Brussels

Surface Horizon

Jean-Marie Appriou et Marguerite Humeau

Exposition

du 17 juin au 05 sept. 2021

Les sculptures de Jean-Marie Appriou personnifient le rapport de l’homme au sol nourricier en s’inspirant des gestes ancestraux des semeur·euse·s, cueilleur·euse·s et glaneur.euse·s, mais suggèrent aussi toute l’idée de traversée de mondes à d’autres.

Ces figures mi-humaines mi-végétales possèdent le don d’accès à un sous-sol et un hors-sol qui nous sont inconnus. Des plongeuses, inspirées des ama japonaises, voltigent dans l’espace et se glissent dans un univers aquatique invisible, pour y cueillir algues et crustacés.

Carnet de production

La Fondation conserve et documente les traces des œuvres à différents stades de leur réalisation (esquisses, maquettes, prototypes, etc.).

Les ama, femmes de la mer

Fire on the Sea et la série Ama de Jean-Marie Appriou font non seulement écho aux figures du chasseur-cueilleur, du semeur ou du glaneur, mais également aux ama, littéralement "femmes de la mer" en japonais. Le sculpteur leur rend hommage en s'inspirant de leurs combinaison et masque de plongée.

29 septembre 2020

Des savoir-faire ancestraux

Quand Marguerite [Humeau] parle de la manière de projeter l’humain dans le temps et l’espace, je pense à ma façon de voir la sculpture. Je pense les personnages un peu comme des danseurs, avec des corps qui se déploient dans l’espace selon une certaine chorégraphie. Je me suis inspiré de la figure historique et symbolique du chasseur-cueilleur. Le glaneur passe après le semeur et récupère la production née de ces gestes. On se disait qu’on était peut-être à tour de rôle des cueilleurs, des semeurs et des glaneurs. Je voulais que ces trois types de rapport à l’environnement s’incarnent dans trois installations.

Jean-Marie Appriou

Le chasseur-cueilleur est une figure nomade appartenant à un groupe ou une société dont la subsistance repose sur la chasse, la pêche et la cueillette. L’espèce humaine adopte ce mode de vie jusqu’au néolithique (vers le VIIIe millénaire avant notre ère), période d’apparition de l’agriculture. Chasseurs-cueilleurs et agriculteurs se côtoient. Les premiers disparaissent quand les cultures et l’élevage favorisent la sédentarisation de l’homme. De nos jours, certaines populations demeurent des chasseurs-cueilleurs. Il s’agit des Inuits (Amérique du Nord), des Pygmées (Afrique), des tribus amérindiennes (Amazonie) et aborigènes (Australie).
L’abandon de la chasse et de la cueillette pour l’agriculture suscite aujourd’hui des interrogations. Pourquoi l’homme délaisse-t-il un mode de vie simple où la nourriture abonde pour un système incertain qui nécessite beaucoup d’efforts ? Pour cultiver, il faut pouvoir en effet défricher la terre, la labourer, semer les graines, protéger les cultures des animaux prédateurs. Les rendements ne sont pas toujours assurés.
Le semeur devient la figure par excellence de l’agriculture. Ce geste du bras porte en lui l’espoir d’une récolte fructifiante et se trouve ainsi à l’origine de nombreuses images et expressions religieuses ou courantes.
Après la récolte et le passage des moissonneurs intervient le glaneur, chargé de ramasser les épis de blé ou les grains tombés au sol. Le glanage existe sans doute depuis l’Antiquité, il est formalisé dans la Bible et érigé en droit d’usage au Moyen-Age. Les conditions de son exercice se durcissent à partir du XVIIIe siècle, autorisant toute personne à glaner du lever au coucher du soleil par exemple. Cette activité devient un sujet de prédilection pour la peinture réaliste et naturaliste de la seconde moitié du XIXe siècle.

29 juin 2020

L'argile, source créatrice

Cette exposition est l’occasion de montrer “les fantômes”. Je sculpte toutes les œuvres d’abord en terre, puis elles sont moulées, et enfin les terres sont détruites et disparaissent, mais on peut mouiller la terre et la retravailler indéfiniment tant qu’elle n’est pas cuite. Surface Horizon était l’occasion de montrer ce moment, ces fantômes qui n’existent qu’à l’atelier.

Jean-Marie Appriou

L'argile est un matériau prisé par Jean-Marie Appriou.
C'est une terre meuble (glaise) plus ou moins malléable lorsqu’elle est imbibée d’eau. Elle se situe dans les couches supérieures du sol et résulte de la décomposition de roches. C’est un minéral fait de silicate d’alumine cristallisé en particules d’une taille inférieure à quatre micromètres. Les silicates se présentent sous la forme de feuillets superposés (phyllosilicates).
On utilise l’argile dans de nombreux domaines. Dès l’Antiquité, on y a recours dans la construction d’habitats et de monuments sous forme de briques crues ou cuites, mais également en poterie dans le façonnage de céramiques. Cette argile est plus ou moins chargée d’impuretés. Il s’agit de fer en général qui lui confère une teinte rougeâtre. Il existe également une argile totalement blanche : la matière est pure car elle demeure à l’endroit où elle s’est décomposée. Elle est cependant impraticable à travailler sans ajout d’autres matières. Cette argile se trouve notamment en Chine et au Japon sous le nom de « kaolin » et est utilisée dans la fabrication des porcelaines. Aujourd’hui l’argile entre dans la composition du ciment, de cosmétiques et de médicaments.
Pour Jean-Marie Appriou, l'argile fait également écho aux recherches de Marguerite Humeau sur le surface horizon, cette couche qui se trouve juste sous la surface du sol dans laquelle les organismes morts se transforment en vivants :
C’est comme un limon. Dans l’Égypte ancienne, quand le Nil était en crue et que l’argile se déposait sur les champs, elle devenait un élément sur lequel tout pouvait pousser, comme l’humus dans la forêt.

29 mars 2020

Ama (Digitata), Ama (Laminaria), Ama (Hyperborea), Ama (Tali), Ama (Pioka)

Jean-Marie Appriou

Surface Horizon

Jean-Marie Appriou et Marguerite Humeau

Carnet de production

Les ama, femmes de la mer

Des savoir-faire ancestraux

L'argile, source créatrice

Contact