Gaëlle Choisne | À l'oeuvre 2021
Sensible aux enjeux contemporains, la pratique de Gaëlle Choisne rend compte de la complexité du monde, de son désordre politique et culturel, qu’il s’agisse de la surexploitation de la nature, de ses ressources ou des vestiges de l’histoire coloniale, où se mêlent traditions ésotériques créoles, mythes et cultures populaires.
Ses projets sont conçus comme des écosystèmes de partage et de collaboration, des poches de « résistance » où se créent de nouveaux possibles, notamment avec le projet Temple of Love. Initié à partir de l’essai inédit sur l’amour de Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux (1977), Gaëlle Choisne ajoute au concept d’amour une dimension politique en rendant hommage aux corps invisibilisés, aux âmes minoritaires et fragilisées ainsi qu’aux coeurs dépossédés.
Temple of love est un projet évolutif se définissant au travers de ses modes d’apparition et de sa genèse en fonction de ses invitations et de sa localisation.
Transcription
Je suis artiste plasticienne, je fais de la sculpture, de la vidéo et plus largement des installations.
J’aime beaucoup travailler avec des inspirations comme l’architecture, le design et finalement le son aussi, - ce sont des éléments qui me permettent de pousser mes installations vers des paysages immersifs.
J’appelle ça presque des jardins créoles où je mêle du ready-made, des objets que j’ai fabriqués mais qui sembleraient être trouvés, des archives, des documents affectifs et subjectifs qui parlent d’une histoire coloniale ou d’une manière de décoloniser des récits contemporains.
Le projet Temple of Love a une nouvelle itération à New York pour la Triennale du New Museum où je propose un nouveau chapitre ponctué grâce à l'œuvre de Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux. Je le transpose sur des questions de l’amour comme forme politique de résistance et une réponse à un clivage, à un climat raciste, hétéro-patriarcal nauséabond.
Love to Love est le chapitre que je vais présenter à New York, donc affirmation d’un amour comme objet. C’est une question assez étrange : aimer l’amour.