À l'occasion de la présentation de son dernier film Ultimate Vatos: Force et Honneur à la galerie Crevecœur, Sara Sadik est en discussion avec Oriane Durand, curatrice indépendante, co-commissaire de la première exposition de Sara Sadik en Allemagne à Westfalischer Kunstverein.

À la fois intimes et engagées, les vidéos de Sara Sadik frappent par la mise en valeur du sujet qu'elles abordent ainsi que la création d'un langage artistique d'une contemporanéité saisissante.
 
Puisant dans son quotidien, dans l'esthétique du jeu vidéo, de la science-fiction, de la mode ou encore du rap, l'artiste d'origine algéro-marocaine invente des récits initiatiques dans lesquels une jeunesse masculine issue de l'immigration, voire simplement de la périphérie, incarne le rôle principal.
 
À travers leurs paroles qui laissent entendre leurs espoirs comme leurs
angoisses, Sadik ouvre une réflexion sur la violence structurelle, visant notamment à déconstruire les représentations de la masculinité.
 
Au-delà des clichés et des stéréotypes avec lesquels elle joue, l'amour de soi et des siens jaillit telle une source d'énergie et une forme de résistance face à l'oppression et l'exclusion sociale.
 
Pour son exposition Ultimate Vatos: Force et Honneur au Westfälischer Kunstverein à Münster au printemps 2022 et sa suite à voir actuellement à la galerie Crèvecœur, Sadik a développé une installation vidéo qui approfondit ses observations sur le conditionnement de la masculinité, traditionnellement liée à des qualités telles que la force physique et psychologique.
 
À partir de ce récit en trois chapitres - le troisième volet étant présenté en juin à Statements lors de Art Basel - cette conversation cherche à approfondir les questions de production de l'œuvre ainsi que les grands thèmes qui la traversent.

Sara Sadik est une artiste basée à Marseille.

À mi-chemin entre fiction et documentaire, son travail de vidéo et de performance, inspiré des jeux vidéo, des animés et mangas, mais aussi de récits initiatiques, met en avant des personnages mis à l’épreuve afin d’atteindre une transformation physique et mentale.

Oriane Durand est commissaire d'exposition indépendante et auteure, basée entre Paris, Marseille et l’Allemagne.

Entre 2015 et 2020, elle a dirigé le Dortmunder Kunstverein, centre d’art qu’elle a poussé sur le devant de la scène allemande et internationale. Auparavant, elle a travaillé en tant que commissaire pour le Kunstverein de Nuremberg (2010-2014) et de Bonn (2014-2015). Portant un intérêt particulier pour la découverte de jeunes artistes et de pratiques expérimentales, elle a notamment été commissaire des premières expositions personnelles institutionnelles en Allemagne d’artistes désormais internationalement reconnues telles que Raphaela Vogel (2015), Sol Calero (2017), Elaine Cameron-Weir (2018), Mimosa Echard (2019) ou encore Sara Sadik (2022). De retour en France en 2020, elle a fondé l’espace d’exposition indépendant Le Berceau à Marseille. Elle écrit régulièrement pour la presse spécialisée internationale (Frieze, CFA…) ainsi que pour des catalogues d'artistes. Elle a participé à de nombreux jurys (FIAC, Art Cologne, Städelschule…).