Mon musée de la Cocaïne
vendredi 09 nov. 2018 de 18h30 à 20h
Accès libre et gratuit
Conversation à l'occasion de la traduction en français du livre de Michael Taussig en présence de l'auteur, en discussion avec David Dupuis.
Dans cet ouvrage, Michael Taussig prend comme point de départ la proposition de bâtir un musée de la Cocaïne. C'est depuis ce simulacre de musée, qui serait l'image reflétée du musée de l'Or de la banque centrale de Colombie que l'auteur dresse un portrait sans concession de la vie des mineurs Afro-colombien aspiré dans le monde dangereux de la production de cocaïne dans le fin fond de la forêt tropical, sur la côte pacifique de la Colombie.
L'or et la cocaïne sont les deux matériaux bruts de Mon musée de la Cocaïne et les éléments privilégiés d'un mystérieux système de transmutation. Taussig nous décrit en effet comment le pouvoir du capitalisme globalisé transforme la boue et la crasse du littoral colombien en objet de désir pour les banquiers de Wall Street. Mais ce qui lui importe plus que tout est qu'au cours de cette transformation et de ce raffinement, ces deux substances ramènent avec elles une histoire de l'oppression et de l'esclavage : « La mort suit ces substances dans la même proportion qu'elle les anime, les enchante et leur donne la vie. »
En affirmant que l'or et la cocaïne sont des « miasmes congelés », Taussig renvoie à leur processus de production. Il décrit la violence, la pauvreté, mais aussi les croyances qui surgissent des marais envahis de mangroves et des rivières tropicales qui, pendant plus de 500 ans, ont attiré, ruiné et décontenancé amérindiens, orpailleurs, conquistadors et pirates, esclaves africains, ingénieurs russes et guérilleros marxistes.Mon musée de la Cocaïne se présente comme un assemblage éclectique d'histoires et d'anecdotes, présenté comme autant de salles d'un hypothétique musée de la Cocaïne, au sein desquelles le lecteur est invité à déambuler, en croisant des références qui vont de Charles Dickens à Franz Kafka en passant par la poésie de Seamus Heaney.
Mon musée de la Cocaïne est traduit de l'américain par Julia Burtin Zorte et publié aux éditions B42 dans la collection Culture, dirigée par Mathieu Kleyebe Abonnenc.
La soirée est présentée par Mathieu Kleyebe Abonnenc et avec le soutien du Centre national du livre.
En affirmant que l'or et la cocaïne sont des « miasmes congelés », Taussig renvoie à leur processus de production. Il décrit la violence, la pauvreté, mais aussi les croyances qui surgissent des marais envahis de mangroves et des rivières tropicales qui, pendant plus de 500 ans, ont attiré, ruiné et décontenancé amérindiens, orpailleurs, conquistadors et pirates, esclaves africains, ingénieurs russes et guérilleros marxistes.Mon musée de la Cocaïne se présente comme un assemblage éclectique d'histoires et d'anecdotes, présenté comme autant de salles d'un hypothétique musée de la Cocaïne, au sein desquelles le lecteur est invité à déambuler, en croisant des références qui vont de Charles Dickens à Franz Kafka en passant par la poésie de Seamus Heaney.
Mon musée de la Cocaïne est traduit de l'américain par Julia Burtin Zorte et publié aux éditions B42 dans la collection Culture, dirigée par Mathieu Kleyebe Abonnenc.
La soirée est présentée par Mathieu Kleyebe Abonnenc et avec le soutien du Centre national du livre.
Né à Sydney de parents réfugiés autrichiens, Michael Taussig a brièvement pratiqué la médecine en Australie avant d’étudier les sciences sociales à la London School of Economics en 1968.
Un an plus tard, il commence en Colombie un travail de recherche et de terrain en histoire et en anthropologie. Il écrit alors sur l’économie plantationnaire qu’il met en relation avec le fétichisme de la marchandise, le chamanisme, la violence, Walter Benjamin, la magie et la mimêsis. Autant dans la forme que dans le style, ses écrits se démarquent de l’écriture universitaire. Il enseigne actuellement à l’université de Columbia à New York.
David Dupuis a réalisé une thèse (EHESS, Paris) soutenue en 2016 sous la direction de Philippe Descola intitulée : Les murmures de l’ayahuasca. Parcous rituel et transmission culturelle à Takiwasi. Il a été affilié au Laboratoire d’Anthropologie Sociale du Collège de France à Paris.
Sa recherche doctorale, appuyée sur 18 mois de terrain en Haute Amazonie péruvienne, a porté sur Takiwasi, l’un des principaux “centres chamaniques” de la région. Cette communauté thérapeutique, dont l’équipe comprend médecins, psychologues et guérisseurs locaux (curanderos), propose à une clientèle locale et internationale des pratiques rituelles inspirées du chamanisme indigène et métis de la région, au premier rang desquelles l’usage du breuvage psychotrope ayahuasca. Adoptant une approche située à la croisée de l’ethnologie américaniste, de l’anthropologie médicale et religieuse, son travail de thèse s’est concentré sur l’étude des innovations rituelles, des ressorts de la transmission culturelle et de l’efficacité thérapeutique dans le contexte de Takiwasi.
Lauréat de la fondation Fyssen, il est actuellement chercheur post-doctorant à l’Université de Durham (Royaume-Uni). En collaboration avec l’équipe interdisciplinaire Hearing the voice, ses recherches visent désormais à la documentation ethnographique et l’étude comparative des modes d’induction, de socialisation et de contrôle des hallucinations dans divers contextes culturels, au premier rang desquels celui du chamanisme métis d’Amazonie péruvienne.