Art et engagement LGBTQI : faire histoire(s)
jeudi 14 nov. 2019 de 18h30 à 20h
Entrée libre
A l'occasion de la parution de l'ouvrage Pour une esthétique de l'émancipation : construire les lignées d'un art queer (éditions B42).
Isabelle Alfonsi dialogue avec Renaud Chantraine (Collectif Archives LGBTQI), à propos de la nécessité aujourd'hui de faire histoire comme de produire des archives vivantes en liant des formes de militantisme féministe et LGBTQI à des pratiques artistiques.
Loin de relire l'histoire de l'art en lui appliquant de façon anachronique le terme "queer", utilisé positivement dans les milieux militants depuis la fin des années 1980, Pour une esthétique de l'émancipation cherche à montrer comment l'écriture de l'Histoire de l'art a minoré l'importance des engagements politiques et affectifs des artistes et rendu inopérants la portée sociale de leurs oeuvres.
En imaginant des amitiés inédites entre des artistes du passé, Isabelle Alfonsi fait émerger une lignée féministe et queer pour l'art contemporain. Des pratiques artistiques du XXe siècle sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel.le.s et de la formation d'une critique radicale féministe et anti-capitaliste. Claude Cahun et Michel Journiac croisent l'histoire du minimalisme états-unien, vu à travers Lynda Benglis, Lucy Lippard ou Yvonne Rainer. Les guerres de représentations menées pendant la crise du sida sont lues au prisme des oeuvres de Felix Gonzalez-Torres, du concept de désidentification de José E. Muñoz et de l'activisme culturel du groupe Boy/Girl with Arms Akimbo, dans le San Francisco des années 1980.
Loin de relire l'histoire de l'art en lui appliquant de façon anachronique le terme "queer", utilisé positivement dans les milieux militants depuis la fin des années 1980, Pour une esthétique de l'émancipation cherche à montrer comment l'écriture de l'Histoire de l'art a minoré l'importance des engagements politiques et affectifs des artistes et rendu inopérants la portée sociale de leurs oeuvres.
En imaginant des amitiés inédites entre des artistes du passé, Isabelle Alfonsi fait émerger une lignée féministe et queer pour l'art contemporain. Des pratiques artistiques du XXe siècle sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel.le.s et de la formation d'une critique radicale féministe et anti-capitaliste. Claude Cahun et Michel Journiac croisent l'histoire du minimalisme états-unien, vu à travers Lynda Benglis, Lucy Lippard ou Yvonne Rainer. Les guerres de représentations menées pendant la crise du sida sont lues au prisme des oeuvres de Felix Gonzalez-Torres, du concept de désidentification de José E. Muñoz et de l'activisme culturel du groupe Boy/Girl with Arms Akimbo, dans le San Francisco des années 1980.
Née en 1979, Isabelle Alfonsi est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de University College à Londres. En 2009, elle a créé Marcelle Alix, galerie d’art contemporain située à Belleville, qu'elle co-dirige avec Cécilia Becanovic. Elle élabore depuis 2014 des conférences sur les lignées d’un art queer contemporain, dont certaines ont été performées en drag. Son ouvrage sur le sujet, "Pour une esthétique de l’émancipation", est paru aux éditions B42, Paris, en septembre 2019.
Renaud Chantraine a étudié l’histoire de l’art et la muséologie à l’École du Louvre, avant de commencer, en 2016, une thèse d’anthropologie à l’EHESS. En s’appuyant sur des formes d’expériences militantes (Collectif Archives LGBTQI à Paris, Mémoire des sexualités à Marseille) et institutionnelles (Mucem), ses recherches s’attachent aux enjeux de transmission des mémoires LGBTQI et de la lutte contre le VIH/sida.