Paul Kneale & Raphael Hefti
Pleasure Principles
Résidence et exposition du 27 mars au 29 mars 2014
Il y a 10 ans et 10 mois
En invitant Raphael Hefti et Paul Kneale à venir en résidence à Lafayette Anticipations, nous souhaitions non seulement accueillir deux merveilleux artistes mais également les acteurs engagés d’une jeune scène artistique en Europe. Ainsi, d’une première invitation, dix autres ont suivi jusqu’à conduire à nous une quinzaine d’artistes, critiques, poètes, auteurs, compositeurs et performeurs nés entre 1971 et 1989, dont aucun n’avait encore exposé à Paris.
De Zurich, Londres, Vancouver, Los Angeles, Francfort, Berlin ou Toronto, les protagonistes de Pleasure Principles sont venus à Paris sans autre bagage que le désir de créer, en toute liberté, dans un contexte donné : le bâtiment du 9 rue du Plâtre, accroché au cœur du Marais. Ainsi ont-ils apporté à Paris pour deux semaines de résidence et de présentation le modèle et les réseaux de Library +, un espace londonien de création collective fondé et dirigé par Paul Kneale et Raphael Hefti avec Megan Rooney.La présence de cette scène internationale a réellement engagé le bâtiment dans une attention particulière à l’hospitalité. La première semaine de résidence, en février, a permis aux membres du groupe de mener des recherches variées. Le plaisir de se trouver ensemble à Paris leur tenait de fil conducteur. Le soir, dans le cadre particulièrement adapté de la cuisine de Lafayette Anticipations modulée par les architectes de ROTOR, des banquets préparés par Raphael Hefti offraient de nouvelles occasions de rencontres, de réflexions et d’échanges sur un mode festif.
La seconde semaine de résidence les a vus revenir en mars, tout chargés de poèmes, d’œuvres, d’instruments et de promesses confirmées par une très belle exposition, des concerts ainsi qu’une soirée mémorable de lecture de poésie.Ce festival impromptu a mis en germe l’espace de la rue du Plâtre, avec une attention aux créateurs émergents sur l’échiquier international de l’art.“PLEASURE PRINCIPLES”Paul Kneale et Raphael Hefti ont gagné Paris pour en faire un tableau collectif. Ensemble avec une douzaine d’amis critiques, poètes, artistes et performeurs, ils ont cherché à quoi pouvait encore tenir le plaisir, ce principe de la vie bienheureuse.Ainsi Pleasure Principles a fait de l’enchantement une raison sociale, transmise à chacun de ses membres. Cette intuition a présidé à la première semaine de résidence, autour d’une quinzaine de convives, dont Bonny Poon, Sam Porritt et Jesse Wine, rejoints par plusieurs artistes issus de l’école de Francfort : Anne Imhof, Max Brand, Veit Laurent Kurz et Anna Susanna Woof-Dwight qu’on a vus défiler, par petites vagues successives. Et, le soir, quand la lumière du printemps déclinait sur leurs paniers de fraises, leurs écrevisses, leurs huîtres, leurs fromages et jambons fins, ils parlaient ensemble de leur bon et jeune temps.Lorsqu’ils sont revenus après quelques semaines livrer le fruit de leur loisir prospère, leur tableau parisien soudain a fécondé notre mémoire fertile. Paris est-elle toujours le lieu de l’intellect, de l’amour, de la gastronomie et de l’art ? ou la ville n’est-elle plus qu’un dreamland, une ultime déception touristique ? Chacun s’est attelé à la tâche.
Bea Schingelhoff a ouvert pour la toute première fois au rez-de-chaussée de Lafayette Anticipations – Fondation d'entreprise Galeries Lafayette, un passage entre la rue du Plâtre et la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. En apposant de part et d’autre de simples plaques, elle a comme déterré de Paris une rue oubliée. Paul Kneale a confondu le logo de Chanel, essence du luxe parisien, dans l’anagramme de néons volés, issus de la bibliothèque désaffectée qu’il occupe à Londres. Et, Hefti s’est inspiré d’une technique mise au point pour la rénovation de la Tour Eiffel et réalisé au soir du vernissage la soudure d’un dessin sur une plaque de métal.Sous la coupole des Galeries Lafayette, dont l’existence même atteste la féminité, l’œuvre de Megan Rooney proposait une divagation vers le Mont Athos, où nulle femme n’a le droit de cité. Ce spleen de Paris fut soigné au cours d’une soirée de lectures, tenue lumières tamisées.
Autour de Paul Kneale, de la critique et poétesse Quinn Latimer, d’Harry Burke, ainsi que de Thomas Lawson, Doyen du California Institute of the Arts, et de Jonathan Meades, écrivain, journaliste et critique acclamé en Angleterre, la Fondation a pu vivre un moment de pure étrangeté, son propre ravissement survenu en ses murs.Ainsi pour quelques jours la compagnie de Pleasure Principles s’est répandue sur les chaires, le vin, la littérature, la musique et l’art, libre d’apposer en chacun son label sur ce qu’il y a de Beau, de Bon, de Bien.Exposition du 27 au 29 mars 2014, avec la participation de Max Brand, Harry Burke, Jason Dungan, Raphael Hefti, Anne Imhof, Paul Kneale, Quinn Latimer, Veit Laurent Kurz, Thomas Lawson, Bonny Poon, Sam Porritt, Megan Rooney, Bea Schlingelhoff et Jesse Wine. Et aussi Jonathan Meades (lecture publique) et Paolo Thorsen-Nagel (concert).