Virginia Ham
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Constituées d’objets trouvés, les installations de Morag Keil affirment toujours une forme de critique sociale. Composée de rails, de pneus, de grillage, d’effets personnels abandonnés et de divers débris, cette zone délimitée, interdite, semble avoir été le théâtre de quelque événement traumatique, crime ou accident. Plusieurs portraits posés au sol paraissent rendre hommage à des victimes – toutes des femmes. Car il est ici question de la violence exercée à leur encontre et de la volonté de contrôler leur corps. Le titre de l’œuvre fait en effet référence à l’expression vulgaire employée par le chanteur Marilyn Manson pour parler du vagin. Les photographies, qui répondent à la mise en scène, montrent ainsi, à l’instar de nombreuses affiches publicitaires, des femmes sans visage, amputées de leur identité et encadrées d’aquarelles de fleurs, images stéréotypées de la virginité.