Stueren
La multiplicité des matériaux qui composent cette sculpture rend bien compte de son caractère polymorphe : les moulages en polyuréthane des pieds de l’artiste, d’un hyperréalisme confondant, rencontrent un collier de chien, de la fourrure synthétique, de la laine ou des gousses d’ail moulées dans la résine. Eirik Sæther déploie ici une esthétique du kitsch et du mauvais goût à la fois punk et glamour dont l’exubérance est contrebalancée par la présence des pieds attachés par un collier d’animal évoquant les chaînes qui entravaient les pieds des esclaves. La figure du mannequin de vitrine, ici évoquée par le portant en acier soutenant ce qui s’apparente à une jupe, est très présente dans l’œuvre d’Eirik Sæther. Son apparente banalité est souvent teintée d’une dimension macabre ou dérangeante, comme c’est le cas ici.
Notice rédigée par Marianne Tricoire dans le cadre du partenariat entre l'école du Louvre et Lafayette Anticipations-Fonds de dotation Famille Moulin.
Exposition
Galerie Édouard Montassut, Paris (France)
du 14 janv. au 11 févr. 2016