Mieux qu'à Naples
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« C’est mon Saint-Suaire à moi, mon mensonge à moi ! » affirme Jean-Luc Verna à propos de sa série de transferts sur tissu. Dans ces œuvres, le dessin est photocopié puis décalqué sur un voile à l’aide de fards avant d’être fixé au mur avec de grands drapés. Toute l’ambiguïté de Mieux qu’à Naples réside dans le jeu entre le caractère prosaïque du sujet et la symbolique spirituelle du support. La scène représente un satyre, figure mythologique lubrique et perverse connue pour ses ivresses. Tout en contemplant un masque représentant son propre visage, l’homme aux jambes de bouc et aux oreilles pointues copule avec une autre créature dans un rapport de domination et de soumission. Cette image érotique, qui tendrait à présenter l’acte sexuel comme un faux-semblant, semble a priori mal s’accorder avec l’aspect mystique du textile rappelant le voile de sainte Véronique, lequel portait l’empreinte miraculeuse du visage du Christ. Emblématique du mélange des genres entre sacré et profane prôné par Jean-Luc Verna, Mieux qu’à Naples relève d’une stratification complexe de signes et de références diverses.
Notice rédigée par Franny Tachon dans le cadre du partenariat entre l'école du Louvre et Lafayette Anticipations-Fonds de dotation Famille Moulin.
Expositions
Galerie Michel Journiac, Paris (France)
du 05 avril au 17 avril 2018
La Galerie des Galeries, Paris (France)
du 01 oct. au 29 oct. 2005
Espace d’arts plastiques de Vénissieux, Vénissieux (France)
du 28 mai au 13 juil. 2005