Le colibri d'Afrique
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Le colibri d’Afrique est le résultat d’un transfert sur voile et sur carton rehaussé de crayon et de fard. Des clous de ferronnerie, une boîte en bois et du plexiglas complètent les outils dont use Jean-Luc Verna pour créer cette apparition de colibri posé dans une main qu’il a suspendue contre un mur telle une Sainte Face. Le colibri d’Afrique n’est pas sans rappeler les saintes Agathe et Véronique que l’artiste a transférées sur des papiers anciens à partir de ses dessins. Le mouvement du crayon puis du transfert sur le carton et le voile permet un repli de la mémoire pour faire surgir le présent. Le dessin agit là comme une courroie de transmission. Jean-Luc Verna opère des reproductions et des déplacements sophistiqués : du papier, il passe au calque puis à la photocopie, le dessin originel y étant alors agrandi et sa précision dégradée. Cette photocopie est ensuite frottée au trichloréthylène pour être reportée sur un voile, puis reprise au crayon et au fard à paupières. En plaçant le spectateur dans l’intervalle entre le réel et sa représentation, Jean-Luc Verna témoigne d’un désir de maîtrise des apparences tout en instillant une référence au sacré, mettant ainsi son propre univers en abyme.
Notice rédigée par Manon Prévost-Van Dooren dans le cadre du partenariat entre l'école du Louvre et Lafayette Anticipations-Fonds de dotation Famille Moulin.
Expositions
La Galerie des Galeries, Paris (France)
du 01 oct. au 29 oct. 2005
Espace d’arts plastiques de Vénissieux, Vénissieux (France)
du 28 mai au 13 juil. 2005