Cadavre exquis
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En raison des liens complexes qu’elle entretient avec l’héritage moderniste, la pratique artistique de Sophie Dubosc s’appuie souvent sur le détournement d’objets du quotidien. L’association d’un corps de mannequin en résine avec une tête en plâtre recouverte de coulures de peinture rouge n’est pas sans évoquer les assemblages surréalistes. C’est ce que sous-entend le titre de l’œuvre Cadavre exquis, expression qui se réfère au jeu mis au point par Marcel Duhamel, Jacques Prévert et Yves Tanguy en 1925 consistant à juxtaposer des dessins distincts créés par diverses individualités. En convoquant l’imaginaire surréaliste, Sophie Dubosc réalise une sculpture qui rappelle à la fois les automates humains de Giorgio De Chirico, les poupées désarticulées d’Hans Bellmer et les mannequins affublés d’ampoules de Man Ray. Ce corps d’enfant amputé de ses membres et surmonté d’un visage écorché dégage une impression d’inquiétante étrangeté, pour reprendre l’expression de Sigmund Freud chère aux surréalistes.
Notice rédigée par Franny Tachon dans le cadre du partenariat entre l'école du Louvre et Lafayette Anticipations-Fonds de dotation Famille Moulin.
Expositions
La Galerie des Galeries, Paris (France)
du 09 oct. au 06 déc. 2008
Galerie Chez Valentin, Paris (France)
du 12 janv. au 23 févr. 2008