Proia, Solaris, Xeno, Ambedo
Marguerite Humeau
Né·e en 1986, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).
Jean-Marie Appriou
Né·e en 1986 à Brest (France), vit et travaille à Paris (France).
Pour ce chapitre, Le Jardin de Réanimation, les artistes ont produit ensemble quatre stèles qui commémorent des émotions humaines que nous ne percevons plus ou que nous ne savons nommer.
Les matériaux utilisés sont naturels : la cire, fruit du travail collectif des abeilles, et la terre, source de vie, où se côtoient le vivant et le mort. Leur potentielle désintégration nourrit l’idée d’une existence cyclique et interdépendante. Le Jardin de Réanimation dépeint la finitude de la vie humaine et matérielle, dans la lignée des vanités, de l’art funéraire et de ses croyances qui accompagnent les morts dans l’au-delà.
La première stèle, Proia, se réfère simultanément au deuil d’un monde et à la joie de découvrir les infinies possibilités que nous offre ce nouveau matin. Solaris évoque le redressement d’un corps après une chute. Xeno décrit la plus petite unité de connexion humaine, comme deux passants qui peuvent s’échanger un regard séducteur ou un rire partagé devant une coïncidence étrange. Enfin, Ambedo reflète une transe mélancolique dans laquelle nous sommes plongés par les mouvements du monde. Des gouttes de pluie qui glissent silencieusement le long d’une fenêtre, des arbres qui s’inclinent dans le vent, des nuages de crème qui tournoient dans le café, conduisent à la conscience renouvelée de la fragilité de la vie.