© Chloé Magdelaine

Une Warm Up Session pour découdre les gestes de la société et en découdre avec les corps, leurs limites, leurs douleurs autant que leurs peurs.

"Découdre ou en découdre ? Telle est la question quotidienne qui me guide vers le studio.
Découdre les gestes de la société est une drogue comme on tire sur le fil d'un pull. En découdre, c'est une bataille avec le corps, sa limite, ses douleurs autant que ses peurs. J'oscille alors, exigeante pour ne pas m'éloigner de sujet : Qu'avons-nous fait de l'empathie ?"
Phia Ménard
 
Cette invitation au mouvement est ensuite suivie d'une discussion avec Madeleine Planeix-Crocker, curatrice du cycle des Warm Up Sessions.
 
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Les Warm Up Sessions partent d'une volonté de découvrir, d'incarner et d'analyser collectivement les techniques de training dans la performance. Les Sessions ont pour ambition de positionner l'échauffement comme une étape essentielle de la création performative. Ainsi, le training est compris comme un point de départ de la production chorégraphique, théâtrale et de la performance, un processus à la fois de partage et de réflexion. En partant d'invitations inclusives, les Sessions cherchent à déconstruire les silos érigés entre le mouvement etla pensée. Le cycle propose un espace de pratique et une plateforme de discussion pour toutes et tous, élaboré de concert avec les invité·e·s. Dans ce terrain d'expérimentation, les publics deviennent des participant·e·s acti·f·ve·s, donnant naissance à un event éphémère et récurrent.
Phia Ménard est directrice artistique et interprète de la Compagnie Non Nova, qu’elle fonde à Nantes en 1998 avec l’envie de porter un regard différent sur l’appréhension de la jonglerie, de son traitement scénique et dramaturgique.

C'est en découvrant le spectacle "Extraballe" de Jérôme Thomas en 1991 que naît chez Phia Ménard le désir de se former aux arts et en particulier à la jonglerie.  Elle suit des formations en danse contemporaine, en mime et en jeu d’acteur. Elle étudie auprès du maître de jonglerie Jérôme Thomas, puis intègre sa compagnie comme interprète de plusieurs créations jusqu’en 2003. Parallèlement en 1997, elle suit les enseignements de « la pratique du danseur » et interprète deux pièces courtes des chorégraphes Hervé Diasnas et Valérie Lamielle.

Elle fonde la Compagnie Non Nova en 1998 et crée « Le Grain ». C’est avec le solo « Ascenseur, fantasmagorie pour élever les gens et les fardeaux », créé en 2001, qu’elle se fera connaître comme autrice. Soutenue pour sa démarche singulière, elle est invitée comme « artiste associée » pour trois saisons à la scène nationale Le Carré à Château-Gontier. Elle y développe avec son équipe et celle de la scène nationale, un travail scénique où l’image spectaculaire de la jonglerie est remise en cause au bénéfice d’une nouvelle relation avec le public. Naissent ainsi plusieurs créations et événements : « Zapptime, rêve éveillé d'un zappeur », la conférence spectacle « Jongleur pas confondre » avec le sociologue Jean-Michel Guy, « Fresque et Sketches 2nd round », et les « Hors-Pistes » : « Est-il vraiment sérieux de jongler ? », « Ursulines Dance Floor », « Ursulines Mushroom Power ». En 2005 et 2007, elle développe un travail autour de la notion « d’injonglabilité » et crée deux pièces, « Zapptime#Remix », « Doggy Bag » et deux formes cabaret, « Jules for ever » et « Touch It » avec le sextet « Frasques ».

En 2008, son parcours artistique prend une nouvelle direction avec le projet « I.C.E. » pour Injonglabilité Complémentaire des Eléments, ayant pour objet l’étude des imaginaires de la transformation et de l’érosion au travers de matériaux naturels. En janvier 2008, elle crée le spectacle « P.P.P. » aux Nouvelles Subsistances de Lyon, première Pièce du cycle des « Pièces de Glace ». En novembre, elle crée la performance « L’après-midi d’un foehn Version 1 », première des « Pièces du Vent » au Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes.

En 2009, elle collabore au projet « Coyote Pizza » du collectif La Valise en réalisant la performance « Iceman ». 

En 2010, à l’invitation du 64ième Festival d’Avignon et de la SACD pour les « Sujets à Vif », elle crée avec le poète sonore Anne-James Chaton la performance « Black Monodie », second opus des « Pièces de Glace ». 

En octobre 2011, elle crée deux nouvelles Pièces du Vent : « L’après-midi d’un foehn » et « VORTEX ». Elle a initié au CIFAS à Bruxelles (Centre International de Formation en Arts de la Scène), avec le philosophe Paul B. Preciado : « In the Mood », un travail sur les questions de Genre et les Humeurs. 

En 2012, elle reçoit le Prix du Physical theater du Fringe D’Édimbourg pour « L’après-midi d’un foehn Version 1 ».

En janvier 2014, elle est promue au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par Madame la Ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Elle devient artiste associée à l’Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie.

En 2015, elle devient artiste associée au Théâtre Nouvelle Génération - Centre Dramatique National de Lyon et artiste-compagnon au centre chorégraphique national de Caen en Normandie pour les années 2016, 2017 et 2018. Elle crée en Juin 2015 « Belle d’Hier » au Festival Montpellier Danse 2015 à l’Opéra Comédie. En 2017, elle devient artiste associée du Théâtre National de Bretagne de Rennes. Elle est invitée de la documenta 14 à Kassel et y crée « Contes Immoraux – Partie 1 : Maison Mère ». Elle crée, « Les Os Noirs » à l’Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie (septembre). 

Elle donne son nom à la 79ième promotion de l’ENSATT.

En 2018, elle imagine et met en scène d’après les musiques de Jean Philippe Rameau « Et in Arcadia Ego » à l’Opéra-Comique de Paris avec Christophe Rousset, fondateur de l’ensemble musical baroque « Les Talens Lyriques », sur un livret de l’écrivain Eric Reinhardt. Elle crée la pièce « Saison Sèche », sur la violence faite aux femmes, co-écrite avec Jean-Luc Beaujault, au 72ième Festival d’Avignon en 2018. Création de la performance « No Way » pour la Veillée de l’Humanité au Théâtre National de Chaillot, la célébration des 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Elle intervient dans le cadre de « Art Lab for Human Rights and Dialog » à l’UNESCO le 11 décembre. 

En 2019, elle reçoit le Prix Topor/SACD de l’Inattendu « La vie dans tous les sens » et le Grand Prix du Jury au 53ième Belgrade International Theater Festival 2019. Elle devient présidente de l’association de l’Ecole du TNB de Rennes. 

En 2020, elle crée avec la promo X de l’école du TNB, la pièce « Fiction/Friction » et une édition intitulée “La Démocratie, qu’est ce que c’est amusant” avec la 79ième promotion de l’ENSATT à Lyon. Le 22 juin 2020, le Syndicat de la critique théâtre, danse et musique décerne à Phia Ménard le prix de la critique dans la catégorie Danse – Performance. 

En janvier 2021, elle est interprète de A D-N de la chorégraphe Régine Chopinot. En 2021 elle crée « La Trilogie des Contes Immoraux (pour Europe) » et les premières représentations sont données au Festival d’Avignon en juillet, et aux Wiener Festwochen en août.

En 2023, création et premières représentations de « ART.13 » à la Biennale de la danse de Lyon en septembre. … 

Ses créations ont été présentées en Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bénin, Birmanie, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Chili, Chine, Colombie, Corée du Sud, Croatie, Danemark, Ecosse, Emirat du Bruneï, Emirats Arabes Unis, Equateur, Espagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Gabon, Grèce, Haïti, Hong Kong, Hongrie, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Jordanie, Kosovo, Laos, l’Ile Maurice, Liban, Lettonie, Madagascar, Malaisie, Mali, Maroc, Mexique, Namibie, Niger, Nigéria, Portugal, Royaume-Uni, République de Serbie, Russie, Sénégal, Singapour, Slovaquie, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande, Togo, Uruguay, Yémen.

 

Madeleine Planeix-Crocker est curatrice associée à Lafayette Anticipations.

Madeleine est également co-directrice de la Chaire "Troubles, Alliances et Esthétiques" aux Beaux-Arts de Paris et membre permanent du Conseil Scientifique de le Recherche de l’ESAD de Reims.

Diplômée de Princeton University en études culturelles, Madeleine a obtenu un Master spécialisé en Médias, Art et Création de HEC Paris et un Master 2 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Elle y a porté un projet de recherche-création avec l’association Women Safe, où elle mène désormais un atelier de théâtre et d’écriture créative. Madeleine poursuit actuellement une thèse à l’EHESS (CRAL) autour des pratiques du faire-commun en performance contemporaine. 

Elle pratique la danse et le théâtre depuis l’enfance.