Can we do something together, just this and then free forever. (Light Blue)
Can we do something together, just this and then free forever. (Light Blue) évoque un ostensoir dont l’intérieur et l’extérieur sont recouverts d’une toison corrosive. Une plaque de verre le protège sur une face d’où s’écoule une substance rougeoyante. L’extérieur de cette œuvre est recouvert de branches pointues hérissant la face opposée. Un mélange de terre, de gravier, de verre, de pigments et de sable complète l’ensemble. Telle une forteresse attaquée de tous côtés, cette installation semble exhiber de redoutables mécanismes de défense pour faire face à un ennemi, mais Petrit Halilaj prend soin d’y ajouter une forme de plaie, comme si une brèche était ouverte dans l’enceinte protectrice. Le langage synthétique et poétique de cette œuvre confine à l’universel en évoquant la blessure d’un individu ou d’un peuple poussé dans ses retranchements. Son titre même porte en lui une dimension tragique : il tient d’une supplication, d’une ultime demande d’engagement avant une séparation brutale, comme si l’artiste revivait ses derniers souvenirs avec son pays natal avant d’en être arraché alors qu’il était à peine adolescent.
Notice rédigée par Manon Prévost-Van Dooren dans le cadre du partenariat entre l'école du Louvre et Lafayette Anticipations-Fonds de dotation Famille Moulin.
Exposition
Art Basel, Bâle (Suisse)
du 19 juin au 22 juin 2014