Guillaume Ferran

« Je sais qu’on peut faire bien avec peu. Je ne suis pas du tout dans la surenchère d’équipements. La chanson et l’émotion priment ».
Cette vision, il l’a d’abord expérimentée avec son groupe Quadricolor devenu Griefjoy en 2013 dont il était à la fois le chanteur, le pianiste et le co-producteur des disques.
« À l’époque, nos morceaux étaient souvent trop riches, depuis j’ai appris à me mettre au service des chansons et à ne pas chercher à les habiller à tout prix au point de masquer leur singularité sous des couches d’arrangements inutiles, bien que parfois rassurants. Il faut savoir aller à l’essentiel. » Un mantra qui a notamment été appliqué lors de l’enregistrement du prochain album de Victor Solf dont Guillaume est producteur et co-compositeur, ou du quatrième album de Camélia Jordana auquel il a participé.
Ce goût pour le dépouillement, lui vient de son instrument de prédilection le piano, qu’il pratique depuis l’âge de quatre ans au conservatoire dont il est sorti avec trois prix, classique, jazz et musique actuelle. « J’ai l’impression que je peux tout raconter avec le piano. Il est devenu un prolongement de mon cerveau et c’est un instrument incroyablement polyvalent». Avec lequel il a d’ailleurs enregistré deux disques solos en 2017 et 2019, s’inscrivant dans la mouvance de musiciens néo-classiques comme Nils Frahm ou Max Richter. Des compositions qui trouvent naturellement leur place quand il s’agit d’illustrer des films de fiction, des séries comme la saison 3 de Calls pour Canal + ou des documentaires à succès comme One breath around the world, dans lequel le champion d’apnée Guillaume Néry fait le tour du monde sous l’eau.
Quand il compose pour l’image, Guillaume Ferran aime que la musique raconte ce qu’on ne voit pas à l’écran. Selon lui, il faut que la musique soit capable d’allier les opposés. Voilà qui pourrait d’ailleurs résumer son approche générale du travail.